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  La legitime defense 5 juillet 2009
 
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La légitime défense d’un 5 Juillet patriote

 
Dimanche 05 juillet 2009

http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2009/07/05/article.php?sid=85385&cid=8

Par Arezki Metref
arezkimetref@free.fr
Pile poil : aujourd’hui, c’est le 5 Juillet. Le Panaf a démarré, la température est africaine, Cheb Mami écope de 5 ans de prison, la vie continue.Et Mohamed Gharbi, condamné à mort ?
C’est le 5 Juillet, t’es pas sourd, non ! Ça devrait faire vibrer la fibre patriotique, s’il en reste quelque part. Bof, qui y pense au jour d’aujourd’hui ? Une date comme une autre. Et comme toutes les autres, polluées par l’usage fait de l’indépendance : une sorte d’autre colonisation, interne celle-là, mais tout aussi ravageuse et injuste ! Et d’une médiocrité ! Si tu veux savoir comment Boum et ses spin doctors avant l’heure avaient joué à ray-ray avec les dates fondatrices de l’Etat algérien, t’as qu’à lire la chronique de Boubakeur Hamidechi. Hier, même journal, même place. Passionnant. Tu vois qu’on se fait de la pub entre voisins de palier ! Mais le 5 Juillet, le patriotisme et tout ça. D’abord, à l’heure qu’il est, ce n’est pas le moment de remuer ces choses-là. Laisse le puits sous son couvercle, va ! Valeurs sacrées de la République ? Il n’y a plus que ce qui touche à Dieu qui est sacré, c’est le nouveau cours. Et qu’importe que l’idée de Dieu soit défendue par des gens qui promènent des couteaux souillés du sang des innocents ! Après tout, c’est la réconciliation et t’as pas le droit de l’ouvrir sur cette question là. Et sur les autres. Et puis, le patriotisme, tu sais, c’est ringard. Ça renvoie au paléo. C’était du temps des dinosaures, voire plus haut encore dans la nuit des temps. L’ennui, c’est que nous n’arrivons pas à sortir de la nuit des temps et que, pour nous, les dinosaures n’ont jamais disparu. Mieux, ils sont au pouvoir ! Officiel ! Tu crois donc que l’indépendance est tombée du ciel, amnésique ? Que fais-tu de tous ces jeunes qui ont sacrifié leur vie pour qu’on puisse se la ramener aujourd’hui ? D’authentiques héros, ceux-là, dont l’image est dégradée par la superposition de celle des mutants qui prétendent incarner l’indépendance. Pitoyable image ! Rien que pour eux, ces martyrs, les vrais martyrs, chapô ! Faut pas qu’on oublie, ce serait trop facile ! Tous ces perroquets qui viennent répéter des slogans rataplan, vides de sens, creux comme le son de leur tambour, sur la vaillance, la résistance anticolonialiste, l’héroïsme…
Et quoi d’autre ? Du vent !
La seule prouesse qu’il faut leur reconnaître, c’est d’avoir capturé un courant d’air et d’en avoir orné les pages de livres d’histoire ! Ils te racontent un truc et ils font des tas de trucs qui le contredisent ! Pas possible ! Dans l’Algérie qui s’est libérée du colonialisme français il y a quarante- neuf ans, il n’y a pas que du haf. Des gens bien ? Beaucoup, même. Plus qu’on ne le pense. Plus que ce n’est visible. Des femmes et des hommes qui croient encore en des valeurs et des principes que des usines de recyclage compactent et ressortent en fonds de commerce immérité! J’exagère. Recycler ? Pour le moindre recyclage, y compris celui de discours politiques en cocoricos, il faut un minimum de technologie. Introuvable, celle-là. Alors, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Le résultat est éblouissant. Tu peux en prendre la pleine mesure dans une séance à l’Assemblée nationale ! Heureusement qu’il y a des Nordine Aït-Hamouda pour rappeler que l’espèce humaine n’est pas invertébrée et que sa nature est de se se tenir debout ! Le patriotisme n’est pas mort, non. Même s’il a été condamné à mort. C’est de ça qu’il s’agit dans l’affaire de Mohamed Gharbi. Un héros, lui aussi. Voire un double héros qui s’est dressé contre l’armée coloniale puis contre celles des émirs qui, l’une comme les autres, ont voulu soumettre le pays, le placer sous leur joug. Le procès en appel qui a aggravé sa peine de 20 ans de réclusion à la perpétuité a été liquidé en un quart d’heure. Un record à garder dans les annales. Une exclusivité. Quels sont ces magistrats omniscients capables de détacher, en quelques minutes, le geste assumé d’un patriote, menacé dans sa vie en raison de son patriotisme, de toute l’histoire du combat pour l’indépendance qui s’y résume ? Ce n’est pas un geste ordinaire qui est en jeu. L’acte commis par Mohamed Gharbi est une sorte d’acte de libération collectif commis par cette partie de l’Algérie qui refuse l’humiliation de voir se pavaner les hors-la-loi d’hier comme la reconnaissance de la justesse de leur cause. Un résumé des faits donne une idée de la complexité de ce geste et de l’impossibilité de le juger en soi et pour soi. Mohamed Gharbi, 72 ans, aujourd’hui, est ancien officier de l’ALN. Un type qui montait au charbon. Il le fera de nouveau, dans sa région de Souk-Ahras, au début des années 1990 lorsque l’AIS et toutes sortes de groupes islamistes entendaient faire régner leur loi sur les citoyens. Il est à la tête d’un Groupe de légitime défense pour protéger la vie des siens et veiller sur cette indépendance de l’Algérie pour laquelle il s’était battu dans sa jeunesse. Le temps passe et vint cette politique de réconciliation nationale. Dans les faits, elle se confina à la réhabilitation fanfaronne des terroristes. C’est illustré par le comportement d’Ali Merad, ancien émir de l’AIS, qui provoque Mohamed Gharbi chaque fois qu’il passe devant chez lui. Ce dernier alerte les services de sécurité. L’escalade continue et culmine, le 2 février 2001, en soirée, lorsqu’Ali Merad, accompagné d’un autre repenti, braque sur Mohamed Gharbi un pistolet automatique tandis que son compère brandissait un couteau. Le chef terroriste, armé et doté de talkie-walkie, prononce cette sentence chargée d’humiliation pour la nation algérienne incarnée ici par Mohamed Gharbi, le résistant d’hier et d’aujourd’hui : «Espèce de taghout, ton jour est arrivé». Il est clair que ces propos vont au-delà de la personne de Mohamed Gharbi. Ils s’adressent au symbole qu’il est. Mais comme il s’estimait capable de faire la pluie et le beau temps, de frapper quand il veut et où il veut, le chef intégriste diffère son verdict. Il s’adresse alors à son acolyte : «Viens, nous réglerons son cas plus tard.» Le lendemain, Mohamed Gharbi va trouver le commandant du secteur militaire de Souk- Ahras et les différents services de sécurité pour les prévenir que s’il n’est pas protégé par l’Etat, il se défendra lui-même. Passé huit jours de délai, il décide de faire justice lui-même. Il vide une rafale sur le repenti en clamant : «Tahya Al Djazaïr», «Yahia chaâb el djazairi»Mohamed Gharbi attend sur place l’arrivée des forces de sécurité. Il remet son arme et se livre. Il assume, quoi. Un pourvoi en cassation durcit encore sa peine. Il est condamné à mort. A chacun des procès, la salle est envahie de repentis qui chauffent l’atmosphère en rappelant, par leur présence massive, que ce n’est pas la justice qui fonctionne dans le prétoire mais un rapport de force politique en leur faveur. La justice se fait le bras par lequel la vengeance d’un groupe s’exerce sur un pays de résistants. Dans un pays de droit et de justice, Mohamed Gharbi n’aurait pas été poussé à commettre un acte comme celui-là. Il l’a reconnu en se livrant. Mais il l’a commis. Il l’a fait après avoir épuisé toutes les demandes d’arbitrage que l’Etat était en devoir d’apporter. Dans son acte, c’est l’Algérie des patriotes qui rugit de colère. Dans sa condamnation, c’est cette même Algérie qui est mise en cause. Elle doit se faire entendre !
A. M.

P. S. d’ici 1 : On peut signer une pétition à l’adresse suivante : HYPERLINK "http://fr.mc261.mail.yahoo.co m/mc/compose?to=libertepourgharbi@ yahoo.fr" libertepourgharbi@ yahoo.fr
P. S
. d’ici 2 : On annonce une éventuelle amnistie de Mohamed Gharbi à l’occasion du 5 Juillet. Ce n’est pas mauvais à prendre mais pas dans le sens qui lui est donné. Il faut que soient reconnues au geste de Gharbi non seulement la légitime défense d’une personne menacée dans sa vie mais aussi celle d’un pays humilié dans ses valeurs.

 

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P.S. d’Ici : Sadek Hadjerès m’a fait la gentillesse de commenter, à sa manière, brillante, la chronique sur Mohamed Gharbi. Trop intéressante :
«Il était en effet utile que tu aies insisté sur les faits dans cette tragique affaire. Laisser ces aspects concrets dans le flou va à l'encontre du devoir de toute vraie justice, celui de prendre en compte les circonstances et motivations précises des drames qu'elle juge. Faute de quoi, la voie est ouverte aux dérives redoutables des règlements de comptes idéologiques et des calculs politiciens. Autrement dit, retour aux désastres des années 1990 faute d'en avoir tiré l'enseignement principal : le piège tendu consciemment ou non à la nation par l'affrontement sanglant des ambitions et des enjeux illégitimes camouflés sous des bannières idéologiques respectables, qu'elles soient celles de la République, de la patrie ou de l'Islam. Il y a plus que ne jamais devoir d'assistance à un peuple en danger. La menace ne pèse pas seulement sur ceux des Algériens dont tu soulignes à juste titre les vrais sentiments patriotiques et démocratiques. Elle met en réalité en péril de larges secteurs de la population, en proie aux inquiétudes et dégradations d'une «réconciliation» qui laisse intactes aussi bien les méthodes pernicieuses de gouvernance que les velléités revanchardes de ceux qui ont échoué dans leur tentative de trancher, eux aussi, la question du pouvoir par les armes. La réconciliation nationale et la sécurité dans la paix, besoin fondamental, deviendront réalité seulement en appui sur une démocratisation réelle, la justice sociale et la justice tout court. Le plus difficile, construire et imposer les voies démocratiques et pacifiques de lutte, reste à faire. La question est incontournable : parviendront- ils à agir dans l'union autour d'objectifs communs raisonnables, tous ceux qui majoritaires dans les profondeurs de la société et quelles que soient leurs sensibilités idéologiques, comprennent mieux par expérience les effets, maléfiques pour tous, des diktats de la violence ouverte ou masquée ?»
A. M.
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Le commentaire du MDSL au sujet du PS de Sadek Hadjerès sur l’article d’ Arezki Metref au sujet de Mohamed Gharbi est  : « SANS COMMENTAIRES »

 
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